Histoire & Patrimoine

Un travail conséquent d'analyse d'archives avait été réalisé il y a quelques années par M. Antoine CHEMINAT, ancien habitant de la commune. C'est grâce à lui que nous disposons de toutes ces informations sur la commune de Saint-Ignat.

PRESENTATION ET HISTORIQUE DE LA COMMUNE

Situation :
Saint-Ignat est une commune située au nord du Puy-de-Dôme (région Auvergne-Rhône-Alpes), elle est traversée d'ouest en est, sur toute sa longueur, par une rivière : la Morge.
La commune est construite sur une grande partie des marais qui recouvraient la Limagne.

Toponymie :
Le nom de Saint-Ignat vient d’Ignatus, évêque d’Antioche, martyr au IIe siècle.

Histoire de la commune :
 A l’époque féodale, c'est un petit fief dans lequel quelques maisons de serfs se blotissaient contre le château. Saint-Ignat a été construit en étoile à sept branches, toutes partent du centre et se dirigent vers chacun des hameaux voisins : Surat, Les Martres-sur-Morge, Champeyroux, Villeneuve l’Abbé, Buxerolles, Maringues et Tyrande. Certains de ces chemins sont devenus des routes départementales, d’autres ont été supprimés par les remembrements.

Il y a deux siècles, Saint-Ignat devient chef lieu de la commune, étant le village le plus central du territoire formé par Surat, Champeyroux, Villeneuve l’Abbé, Buxerolles, la Côte Rouge et Tirande.

La seigneurie de Saint-Ignat resta dans la famille Vernet jusqu’en 1445, date du mariage de son héritière avec Léonnet de Vassel. Puis, elle connut plusieurs changements de propriétaires. En 1530, elle passa entre les mains d’Amable de Cériers, bourgeois de Riom et seigneur de Palerme et suivit jusqu’en 1789 le sort de cette dernière seigneurie.
Il exista un château à Saint-Ignat, mais il n’en subsiste rien.
Au Sud du village, sur la Morge, il y avait une autre seigneurie, celle de Buxerolles, possession des Montgâcon jusqu’au mariage de l’héritière en 1279 avec Robert VI d’Auvergne. En 1389, Marie d’Auvergne épousa Bertrand VI de la Tour d’Auvergne ; ses descendants conserveront Buxerolles jusqu’en 1789.

Architecture :
Sur la commune de Saint Ignat, on trouve plus de constructions en pisé que sur l’ensemble du canton.
L’utilisation de la technique du pisé banché est liée à la présence et à l’emploi sur place d’une terre franche de limon, plus argileuse que sableuse, que l’on utilise seule en Limagne.
Les chaînages d’angle ou les joints entre les lits parallèles de terre damés étaient formés de cordons d’un mortier de chaux et de sable, de couleur claire ; les boulins étaient les trous de réservation carrés des clefs de banchage que l’on conservait pour assurer la ventilation des murs menacés d’effondrement par une érosion hydropique.
La glaise mêlée à la paille servait à édifier les pigeonniers à pieds et à pans de bois typiques de la Grande Limagne septentrionale.
De nombreux bâtiments possèdent encore un système de toiture très ancien avec la génoise.
On compte également d'anciennes granges du début du XXe siècle avec une pierre au centre de l’arche.
 

Insolite :
Les habitants de la commune de Saint-Ignat n'ont pas de gentilé.

Saint-Ignat

A l'origine, probablement au moyen-âge, Saint-Ignat est un tout petit fief de quelques maisons blotties autour d'un château fort, construit à l'emplacement actuel de l'égilse. De celui-ci, il ne reste que les deux tours de sa chapelle qui, aujourd'hui, encadrent le clocher et quelques pans de murs au nord du côté de la rue des Douves.

Le monument aux morts de 1921

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Monument aux morts érigé en 1921, devant l’église.

Le monument aux morts de 1944

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Monument aux morts érigé en 1944 en mémoire de 7 aviateurs Anglo-Canadiens morts pour la France, leur bombardier s'étant écrasé à Saint Ignat dans la nuit du 26 au 27 juillet 1944.

Le lavoir

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Ce lavoir est situé à l’entrée du bourg de Saint Ignat en provenance de Surat.
Il est très original par son système de distribution d’eau avec différents compartiments pour l’eau propre, l’eau savonneuse et la partie abreuvoir.
Ces compartiments étant fermés par des clapets en bronze.
Ce lavoir a été restauré de même que son abri lors d’une campagne de restauration du petit patrimoine lancée en 2003.

Le pigeonnier

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La place des colombidés est très importante dans la commune de Saint Ignat. Cela se traduit par un grand nombre de pigeonniers. Ici, on trouve essentiellement des pigeonniers sur poteau, forme qui est la plus caractéristique de la Grande Limagne. Ils sont constitués de quatre poteaux de bois, supportant un nichoir de forme plus ou moins cubique et qui le rendent inaccessible aux rongeurs. On y accède par une trappe et une échelle installée entre les poteaux. Cette partie en pans de bois possède généralement deux niveaux de croix de Saint André. Un enduit cache le plus souvent le remplissage des pans de bois ; mortier ou pisé parfois mêlé de briques. Le toit est à quatre pentes et souvent avec un lanterneau. La couverture est composée des petites tuiles plates. Une girouette ou un épi de faîtage domine généralement l’ensemble. Dans de nombreux cas, le périmètre entre les poteaux a été clotûré par des cloisons en pisé, en briques ou en planches, pour aménager une porcherie ou une resserre. On trouve également quelques fuies, comme celles accolée au mur d’une grange, rue Saint-Martin, tout près de l’église.

Ce pigeonnier privé, situé derrière l’église, a été récemment restauré.

L'Eglise Saint-Martin

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L’Eglise de Saint-Ignat a la particularité de reposer sur diverses constructions d’époques variées. Son origine est une chapelle construite dans l’enceinte du château seigneurial, a pour patron Saint Martin. Les seules traces de la chapelle sont les tourelles situées de chaque côté du clocher. La nef est d’époque gothique (XIVe et XVe siècle). Le clocher, le chœur et les chapelles latérales sud ont été réalisés au XIXe siècle sous l’égide de P. Saignol, curé de 1830 à 1879.

A l’intérieur de l’Eglise, on trouve un linteau roman provenant d’un édifice antérieur, aujourd’hui enclavé dans le mur près de la porte méridionale. Sur ce tympan est représenté la Passion du Christ. On peut voir les scènes de l’Adoration des Mages, des Saintes femmes au tombeau, ainsi que de la Descente de croix. Cette dernière scène aurait été inspirée par les modèles espagnols eux-mêmes dérivés des compositions répandues par des miniatures et des ivoires depuis le Xe siècle. Ce linteau est classé aux Monuments Historiques depuis 1906.

Réplique de la grotte de Lourdes

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Cette réplique de la grotte de Lourdes se situe sur le terrain de football derrière la salle des fêtes de Saint-Ignat.

La croix de la place de Saint-Ignat

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Cette croix date du 19è siècle. Réalisée en fonte et andésite, elle est de taille relativement imposante. Un cœur symbole de la Passion est accroché au montant. Les amortissements sont ornés de motifs décoratifs. Le piédestal comprend six degrés, et le socle maçonné est de forme cubique avec un entablement débordant.

La croix de la Mission

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En fer forgé et andésite et de taille plus modeste que la précédente, elle fait face à l’entrée de l’église. La Passion est évoquée par la présence du cœur et de la couronne d’épines au centre du croisillon ainsi que la présence des trois clous sur les bras et sur le fût de la croix. Les éléments de décors sont reliés à l’armature par des boules.
Elle a été érigée en 1776 par des missionnaires envoyés par l’Eglise après la tourmente révolutionnaire pour restaurer la pratique religieuse.

La croix fleuronnée

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Datation : XVe siècle
Croix cylindrique avec médaillon central circulaire et amortissements fleuronnés. Le médaillon est orné de figures très fines, rappelant le travail de l’ivoire. On y voit le Christ entouré de la Vierge et de Saint Jean et une Vierge à l’enfant couronnée entre Sainte Barbe et Sainte Catherine.

Buxerolles

Son nom n’a cessé d’évoluer dans le temps : Buxerias, Buxerianis, Buxerolite, Buxeralas, Bicharla… mais son étymologie évoque un champ de buis.

Terre céréalière, Buxerolles possédait son propre moulin à eau et on venait de loin pour y faire moudre son grain. Peuplé de cultivateurs, tous craignaient, comme dans les autres villages de Limagne, les invasions de pilleurs. De nombreux souterrains attestent de la volonté des habitants de se protéger, et de protéger leurs biens et leurs récoltes. Buxerolles a dépendu dans un premier temps du fief de Montgacon, puis de Saint-Beauzire. C’est en 1788 que le village obtient son rattachement à la commune de Saint-Ignat. Les terres généreuses permettent à certains propriétaires de prospérer et beaucoup d’entre eux font construire de magnifiques pigeonniers, signes de richesse. Il en subsiste encore quelques-uns. Une des cultures principales en 1900 était le chanvre, utilisé pour ses fibres, en papeterie notamment.

Le pont

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Ancien pont sur la Morge de type Eiffel construit en 1890 par l’entreprise de constructions métalliques Michalon Paillerets et fils de Saint Etienne dans la Loire.

La croix

Elle est située place Sainte-Anne.
Datation : XVe siècle - Fin XVIIe siècle
Croix en andésite, de section cylindrique avec une représentation du Christ entouré de Jean et de Marie. L’autre face représente une magnifique pieta.
La place Sainte-Anne porte le nom de la Sainte patronne du village. Sainte Anne, l’épouse de Saint Joachim, était la mère de la Sainte Vierge. Elle est la patronne des menuisiers, des ébénistes, des tourneurs et des institutrices (de jadis).

Il s’agit certainement de la plus ancienne croix de la commune. Cette croix, placée sur le chemin de Champeyroux à Maringues, a vraisemblablement été saccagée et brisée au cours d’une bataille contre la ligue, pendant les guerres de religion sous Henri III.
 

Champeyroux

A l’époque féodale se dressait un château fort dans le village, détruit depuis. Jusqu’au début XXème siècle le village regroupait de nombreux artisans  et commerçants. C’est en 1936 que l’école communale de Saint-Ignat ouvre ses classes à Champeyroux. Aujourd’hui encore l’établissement scolaire se trouve dans le hameau.

Le monument aux morts

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Monument aux morts érigé en 1927, place Jean et Marie Darenne

Le lavoir

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Situé impasse du lavoir. Il date probablement de 1933.
Il a subi plusieurs campagnes de restauration.

La fontaine

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Ancienne fontaine rue Hippolyte de Rochefort, restaurée (bac et manivelle non originels)

Le four

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Ancien four du village qui représentait seulement la partie gauche de l’édifice actuel. Place Jean et Marie Darenne.

Il fonctionne toujours de nos jours.
Une association locale "Les Compagnons du four de Champeyroux", fondée en 1983, organise chaque année la fête du pain. A cette occasion, du pain, des pâtisseries et d'autres mets sont cuits au four.

La passerelle de la Morge

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Passerelle enjambant la Morge, de type Eiffel, datant du milieu du XIXe siècle

Les maisons fortes

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La commune recense 2 maisons fortes. Elles se présentent sous la forme d’un domaine avec une partie fortifiée (créneaux, meurtrières, tour). Les maisons fortes traduisent une réussite sociale.

La première se situe au lieu-dit « Le Château » (D-17, Hameau du Petit Palerne, à la sortie de Saint-Ignat direction Villeneuve l’Abbé),
La seconde se situe à Champeyroux, Place Jean et Marie Darenne.

Tyrande

Croix de la rue des Dames

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Croix en andésite, de section cylindrique très simple, sans figuration, seulement un titulus avec « INRI ». Socle maçonné en forme de meule et dé octogonal.

Villeneuve l'Abbé

Il est probablement le village le plus récent de la commune de Saint-Ignat, d’où la première partie de son nom, et on retrouve son existence dès le Ve siècle. Un monastère (ou parfois nommé abbaye ou prieuré) y était construit, ce qui lui a donné bien plus tard la deuxième partie de son nom. Détruit au XIe siècle, les habitants se servirent des pierres pour construire leurs maisons. Seule une chapelle avait été reconstruite, et finira par être démolie au XXe siècle. 

Le village et ses terres ont vu de succéder de nombreux suzerains, et ont même été une enclave bourbonnaise. Rattaché à Saint-Beauzire, puis à Saint-Laure, c’est à la fin du moyen-âge que Villeneuve a définitivement intégré la commune de Saint-Ignat. Le saint patron du hameau est Saint-Abdon, un kurde convertit au christianisme, persécuté et tué par les romains vers 250 après J.C., saint patron des vignerons.

Villeneuve a longtemps été une terre viticole, chacun possédant un lopin de vignes. Mais la majeure partie de ses habitants tiraient leurs revenus de l’agriculture, comme beaucoup d’autres villages de Limagne